Avoir un animal de compagnie est un privilège, pas un droit !
À la Fondation BOCA, nous adorons tellement les animaux qu’ils seront intégrés aux thérapies et feront partie du processus de guérison.
À quelques jours de Pâques, les gens adoptent beaucoup de lapins sans connaître les besoins de ces petits animaux ni les exigences de leur entretien. Résultat : quelques mois plus tard, beaucoup de ces pauvres lapins se retrouvent dans des refuges animaliers.
Voici l’histoire de ma belle Alice, une lapine bélier de trois livres qui n’a peur de rien, pas même de l’aspirateur, tandis que mes deux goldens de 70 livres avaient une peur bleue de cet appareil. ☺
Avant de fonder la Maison BOCA, j’ai décidé d’adopter un lapin pour avoir le temps d’apprendre à bien m’occuper de cet être fragile. Alice avait deux ans. Elle avait été stérilisée (c’est très important), elle était propre (elle utilisait sa litière), mais je devais surveiller les fils électriques ! La plupart des refuges n’acceptent pas de laisser partir un lapin s’il doit vivre dans une cage. De nos jours, il faut fournir un enclos aux lapins et leur permettre d’en sortir plusieurs fois par jour. Chez moi, Alice vit en totale liberté dans la maison.
Cela dit, au début, j’ai souvent appelé au secours !!!! J’ai TELLEMENT regretté d’avoir adopté un lapin que j’ai voulu lui trouver une nouvelle famille. Alice vidait son bac à litière plusieurs fois par jour, il y avait des copeaux partout. Grrr ! Je l’aurais mise dans un chaudron à high ! ☺ De plus, elle rongeait le bas des portes de la salle de bains et de ma chambre. J’ai dû apprendre quels légumes elle pouvait manger tous les jours, ceux qu’elle pouvait manger trois fois par semaine, et ceux que je pouvais lui offrir occasionnellement. Même chose avec les fruits, mais toujours en petites quantités. Il lui fallait aussi prendre deux cuillérées à soupe de granulés par jour, et je devais la pourvoir de foin en permanence. Il faut savoir que les lapins ne mangent pas tout ce qu’on leur donne ; Alice choisit ce qu’elle veut et elle gaspille le reste. Si je ne change pas sa litière aux deux jours, elle va dans celle du chat. Elle a déjà fait pipi deux fois juste à côté de son bac pour me signifier de nettoyer son petit coin. En plus de préparer ses deux repas de légumes par jour, je dois lui donner des branches de pommier et des bâtons de foin à gruger. Il est nécessaire de passer le balai une ou deux fois par jour si je ne veux pas encore payer 250 $ chez le podiatre pour me faire ôter du pied une paille de foin. Et je n’ai rien dit des activités que je dois organiser pour stimuler Alice !
Parlons vétérinaire, maintenant. Il en coûte toujours plus cher pour faire soigner des animaux exotiques, et il n’est pas facile de les traiter en cas de problème. Par exemple, Alice a eu une infection aux oreilles pendant plus d’un an ! J’avais beau lui mettre des gouttes, elle ne guérissait pas. Un lapin bélier n’aime pas qu’on le prenne, et lorsque ton vétérinaire te dit que c’est le lapin le plus énergique qu’il a jamais vu, tu comprends pourquoi il est si difficile de lui mettre des gouttes dans les oreilles. En plus, juste pour compliquer encore davantage la manœuvre, les lapins ont deux conduits dans chaque oreille. On doit donc instiller les gouttes dans le bon trou ! Juste à écrire ces mésaventures, je suis épuisée. ☺
Bref, un lapin n’est pas un jouet dont on peut se débarrasser à la première difficulté.
Un lapin est une lourde responsabilité. Il a des sentiments et des besoins, et il peut vivre de 8 à 12 ans. Il faut y penser sérieusement avant d’en adopter un.
Le lapin est très sensible au stress et il a un système digestif fragile. Un lapin qui ne mange pas de la journée et qui ne fait pas ses besoins est un cas d’urgence pour le vétérinaire. De plus, un environnement hyper stimulant, bruyant, où de jeunes enfants manipuleraient le lapin sans précaution, ne serait pas favorable à sa longévité. Soit dit en passant, quand le volume de la télé est trop élevé ou quand je parle trop fort au téléphone, Alice tape des pattes ! ☺
Maintenant que je vous ai fait comprendre que le lapin est très fragile et que ses soins sont exigeants, que les dépenses de vétérinaire sont grandes et qu’il coûte cher de bien nourrir cet animal, je vous avoue que, après avoir passé trois ans à soigner Alice, à l’observer, à essayer de comprendre ses comportements, je suis très heureuse de… l’avoir dans ma vie ! Elle a mis presque deux ans à me faire entièrement confiance. Au début, elle dormait assise, les yeux ouverts. Par la suite, elle fermait les yeux, mais toujours en position assise. Et maintenant, elle reste couchée de tout son long quand je la caresse. Elle est aussi très intelligente et elle s’arrange pour se faire comprendre. Après avoir passé des mois à ramasser sa litière répandue, j’ai compris qu’elle ne voulait pas que je place son bac dans un coin. Et maintenant que je sais que madame ne veut pas que je ferme les portes de ma chambre et de la salle de bains, elle ne les gruge plus.
Élever un lapin exige de la patience, du temps, et le désir de comprendre et de corriger ses mauvaises habitudes. Par exemple, je ne veux pas qu’Alice entre dans une certaine chambre, et elle le sait. Quand elle tente quand même le coup et que je dis NON, elle pivote sur un 10 sous et part à courir. C’est trop drôle ! Ah oui : elle n’a plus d’infection auriculaire, le vétérinaire a changé de produit et celui-ci est efficace, mais je dois nettoyer ses oreilles deux fois par semaine. Je peux compter sur le meilleur vétérinaire qui soit (le Dr Jean-Marc Bayard), et c’est important, car il continue de bien me conseiller. Voilà !
À l’occasion de Pâques, avez-vous pensé à offrir des lapins… en chocolat ? 😉
Joyeuses Pâques à tous et à toutes !
Alice et Josée